Lundi 17 février 1958
Armée française en Tunisie : 22.000 hommes
Les troupes françaises de Tunisie totalisent actuellement quelque 22.000 hommes dont 15.000 pour la seule armée de terre répartis entre Bizerte (10.000 hommes) et les 4 bases du sud tunisien et Remada qui constituent un commandement autonome sous les ordres du général de brigade Gombeaud, installé à Gabès. Il y a un an, ils étaient 45.000.
…C’est autour de l’importance base aéro-navale de Bizerte que s’articule essentiellement le dispositif français axé vers l’Est – le complexe stratégique dont les installations ont coûté 70 milliards de francs comprend : – le port de guerre sur la ive Est de la lagune, 22 dragueurs de mines et 10 escorteurs y sont normalement basés ainsi que deux vieux croiseurs de 8.000 tonnes, le « Georges Leygue » et le « Georges Clémenceau ». Une partie des bâtiments est actuellement en mer.
- Les aérodromes de Sidi Ahmed qui dépendent de l’armée de l’air et de Karouba qui appartient à la marine. Une escadre (soit près de 20 appareils) de chasseurs à hélice « Corsair » de l’aéro-navale et une escadre de « Mistral » à réaction de l’armée de l’air y sont stationnés ainsi que des « Privateer » bimoteurs de grande reconnaissance.
- L’arsenal de Menzel Bourguiba –toute fois Ferryville – au sud du plan d’eau. Equivalent de celui de la marine, britaniique à Malte l’arsenal de Bizerte permet le carrénage des plus gros bateaux. Il emploie 4.000 ouvriers dont 1200 tunisiens qui ont cessé le travail jeudi soir à l’appel de l’UGTT.
C’est le vice-amiral Laurin, commandant la marine en Tunisie qui commande la place de Bizerte.
L’armée de terre, forme un groupe organique de la valeur d’une division. Elle comprend un régiment d’artillerie (62è R.A.) doté d’une cinquantaine de 105, 2 régiments de cavalerie (4è et 8è R.C.A.) équipés d’une cinquantaine de half-track, auto-mitrailleuses AM-8, et chars légers M-24, 2 régiments d’infanterie (4è zouzves et 4è régiment de tirailleurs de Tunisie) et les deux compagnies sahariennes du sud tunisien rattachées au commandement de Gabès.
Quant à l’armée de l’air, sous les ordres du général de brigade aérienne Jaquet installé à El Aouina elle possède, outre l’escadre de Mistral de Bizerte, des Piper d’observation et un flot de Junker 45 bi-moteurs de transport et d’hélicoptères Westland et Beli éparpillés sur toutes les bases. Ces bases sont en effet essentiellement des aérodromes.
Armée tunisienne 6.000 hommes
Créée le 21 juin 1956, l’armée tunisienne, forte de 6.000 hommes comprend :
- Trois bataillons d’infanterie basés à Tunis, Souk-El-Arba et Kasserine.
- Un bataillon d’instruction reparti entre les centres de Sousse, Kairouan et Sfax.
- 1 escadron mixte composé de 2 pelotons portés sur half track actuellement sur la frontière algéro-tunisienne, un peloton à cheval et un peloton blindé doté de 5 obusiers de 105, tout donc à Tunis.
- 1 compagnie d’artificielle équipée de 8 canons : quatre 105 et quatre 75 qui appartenaient à la garde beylicale.
- 1 compagnie du train, une compagnie de transmission et une compagnie du génie.